Expertise et fouille en laboratoire
L’expertise constitue une étape primordiale essentiellement adressée aux objets métalliques souvent porteurs de vestiges organiques minéralisés. Elle concerne deux étapes différentes du traitement archéologique :
La première est celle du prélèvement en motte réalisé sur le terrain permettant de conserver intégralement l’objet et son environnement dans l’attente d’une fouille fine en laboratoire. Cette pratique favorise une meilleure appréhension des matériaux organiques, qu’ils soient associés à la fabrication des artefacts ou à leur dépôt. Elle génère très souvent des résultats riches et inédits.
La seconde est celle de l’expertise permettant d’identifier les matériaux périssables préservés au contact mobilier archéologique. Idéalement, elle doit être mise en œuvre en amont des nettoyages et des traitements de stabilisation/restauration pour limiter la perte d’informations entre la fouille et les unités de conservation.
L’expertise consiste à observer le mobilier exhumé sous une loupe binoculaire et, pour chaque objet, à repérer et qualifier la nature des restes organiques. Cette étape assure une documentation de base et permet de dresser un inventaire comme une cartographie des matériaux périssables, une base de données à laquelle se référer pour toute initiative d’analyse ultérieure.
Exemples
- Lieu d’intervention : CRAHAM, Université de Caen / CNRS-UMR 6273
Année d’intervention : 2018
Laboratoires participants : CRAHAM, laboratoire de numismatique /INRAP / ANATEX
Participants : Pierre-Marie Guihard (CRAHAM, Unicaen)
Gaël Léon (INRAP/Responsable d’opération)
Fabienne Médard (association ANATEX)
Site : Banville « route de Sainte-Croix » (Calvados)
Datation : Gallo-romain, 260-280 après J.-C - La fouille fine permet de repérer et de noter très exactement l’emplacement des matériaux organiques par rapport aux monnaies afin d’en cerner au mieux l’organisation. Les données numismatiques sont renseignées dans la foulée.
- Lieu d’intervention : Antéa Archéologie
Année d’intervention : 2019
Laboratoires participants : Antéa Archéologie/Association ANATEX/ArchéoCR
Participantes :
Fabienne Médard (association ANATEX)
Clotilde Proust (ArchéoCR)
Site : Pfuelgriesheim « Kammeracker » (Bas-Rhin)
Datation : Hallstatt, D1-D2 - Sur le terrain, il est décidé de prélever en motte au niveau de trois sépultures en raison de la fragilité et de l’attention nécessaire à la fouille correcte des vestiges mis au jour dans la zone du bassin des défunts. Il s’agit de plaques de ceinture environnées d’un sédiment dont la texture et la couleur suggèrent la présence remarquable de matières organiques.
- Lieu d’intervention : Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix (Côte d’or)
Année d’intervention : 2019
Laboratoires participants : Association ANATEX/ArchéoCR
Participantes :
Fabienne Médard (association ANATEX)
Clotilde Proust (ArchéoCR)
Site : Vix « Les Lochères », tumulus 1 (Côte d’or)
Datation : Hallstatt, VIème siècle avant J.-C. - L’expertise comme l’étude des restes organiques minéralisés doit logiquement être réalisée dans les premiers temps après la découverte des vestiges. Cependant, l’expérience montre que ces collections anciennes conservées dans les musées ont encore de précieuses informations à nous révéler.
- Lieu d’intervention : Antéa Archéologie
Année d’intervention : 2012
Laboratoires participants : Association ANATEX
Participantes :
Fabienne Médard (association ANATEX)
Site : Vendenheim, Route de la Wantzenau "Entrepôt Atlas-Fly" (Bas-Rhin)
Datation : Mérovingien - La méthodologie appliquée à la documentation des traces organiques est fondamentale à l’étude du mobilier et se pose de manière très factuelle. Elle consiste en premier chef à décrire précisément chacune des couches représentées (identification, localisation, caractéristiques techniques) au moyen de fiches ou de bases de données.