Analyse de l’outillage et des textiles anciens
L’archéologie se construit aujourd’hui sur la mise en perspective de données issues de spécialités différentes et complémentaires. L’analyse des activités textiles est l’une d’elle ; elle repose sur l’analyse des vestiges archéologiques : restes textiles et outillages
Restes textiles : tissus, tapisseries, fils, cordelettes, cordes etc. sont analysés du point de vue des techniques de fabrication. Il s’agit de caractériser les spécificités des fils et du tissage, ainsi que d’identifier autant que possible la nature des matériaux utilisés. Cet examen requiert l’utilisation de microscopes, électroniques à balayage ou optiques. L’analyse technique est indispensable à la compréhension d’un textile ; elle documente les éléments utiles à la restitution des procédés de fabrication et interroge sur les choix comme sur l’approvisionnement en matière première.
Outils de production : poids de tisserand, fusaïoles, lames de tisserand, plaquettes de tissage, peignes, broches et autres ustensiles, parfois mal connus, sont associés au travail du textile. Il s’agit de les caractériser sur le plan typo-technologique, d’en analyser les contextes de découverte, les répartitions spatiales, et de les traiter statistiquement lorsque les séries s’y prêtent.
Procédure d’analyse :
- Orientation du textile selon son sens de fabrication (chaîne et trame)
- Couleurs : naturelles, issues de la dégradation des vestiges, teintures, etc.
- Caractérisation des fils : sens de torsion, diamètres, …
- Réduction de tissage : nombre de fils par cm en chaîne et en trame.
- Armure de tissage : système d’intrication des fils
- Analyse des spécificités techniques
Procédure d’analyse :
- Matériau
- Façonnage, décor
- Dimensions
- Caractérisation typo-morphologique des artefacts
- Usure
- Analyse spatiale
- Prélèvement de quelques mm2 de matière première pour chaque vestige textile analysé. Repérage des sens chaîne et trame.
- Pour une meilleure lisibilité, métallisation de l’échantillon en vue de l’examen en microscopie électronique à balayage
- Documentation des vestiges par imagerie numérique
- Des référentiels inadaptés à l’analyse des matières textiles archéologiques
- Des matériaux altérés de différentes manières et à différents degrés
- Un examen uniquement fondé sur des critères d’identification morphologique
- Architecture
Certains sites archéologiques attestent de structures et d’éléments architecturaux parfois peu spécifiques, dont l’interprétation demande une connaissance précise des chaînes opératoires de production textile. Fosses de rouissage, bassins de lavage, cuves de teinture, fosses de tisserand témoignent avec plus ou moins d’évidence du travail de la matière textile
- Taphonomie
L’analyse des vestiges repose aussi sur la taphonomie des dépôts. En contexte funéraire, les restes organiques témoignent à la fois du rituel funéraire et de l’organisation des sépultures ; en contexte d’habitat, les aires de tissage, les aires de rejet renseignent sur les pratiques artisanales, sur la valeur et les circonstances du rejet de certains mobiliers